Nombre total de pages vues

L'ombre de ce que nous avons été


L’OMBRE DE CE QUE NOUS AVONS ETE
De Luis SEPULVEDA
Editions Métailié

Vous n’avez pas encore goûté au nouveau Sepulveda ? Alors pas une seconde à perdre… C’est le moment !

Trois pieds nickelés à la retraite au Chili, des tontons flingueurs sans flingues sur le retour !
Du Chili ? Ils ont en connu tous les espoirs, les excès, les dictatures tous ont fait parti d’un Syndicat, d’un Comité, d’une branche politique plus ou moins durs, tous ont cru en la révolution… les voici rompus à la liberté dans le monde de la débrouille !

Ces trois là se retrouvent la veille du 16 juillet pour un « dernier coup ». Ils attendent, au cours de la nuit, sous la pluie terrible qui s’est abattue sur Santiago, dans un atelier désaffecté, que vienne « Le Spécialiste ». Il doit leur montrer la voie à suivre, donner ses instructions comme il le faisait par le passé.

Sauf que « Le Spécialiste » a la malchance de rencontrer un tourne-disque DUAL : la pure technologie de tradition germanique des années 60 (ce détail a de l’importance) ; et que cette rencontre tout à fait inopinée lui tombe littéralement sur le crâne et….
Et les trois autres compères attendent… l’inattendu !

C’est tout simplement jubilatoire ! Les dialogues sont aussi percutants qu’un scénario d’Audiard ! C’est aussi l’opportunité pour Sepulveda de parler du cheminement de son pays, de ses rêves, illusions, de tous ces chaos qui accompagnent les grandes révolutions et qui se terminent en dictature… l’humour et l’humanité du texte est un voile d’apparence sur la vérité historique et douloureuse du Chili.

Ce qui en fait un moment de lecture incontournable.

Extrait :
« - Qu’est-ce que tu sais sur ce type ?
-                                                   Rien, c’est un spécialiste, rétorqua Arancibia et il voulut savoir ce qui l’avait intimidé et empêché d’arriver jusqu’à Brigitte Bardot. Salinas prétexta d’abord une question de temps et ajouta que l’actrice était maintenant une grosse vieille réactionnaire et de mauvaise humeur qui se consacrait à l’élevage de chiens.
-                                                   C’est pas vrai. Elle est jolie, blonde, prend le soleil à poil sur une terrasse et, pour arriver jusqu’à elle, il suffit d’écarter des draps accrochés à un étendoir, répondit Arancibia.
Immuable pays de la mémoire. Intact comme un nichon de sainte Thérèse ou un film de Roger Vadim. »