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Toujours avec toi


TOUJOURS AVEC TOI
De Maria Ernestam
Editions GAIA - 2010

Inga est une célèbre photographe – 40 ans. Son mari Marten meurt subitement d’une crise cardiaque ; elle perd le pilier de sa vie. Dans le cheminement de son deuil, elle retourne à Marstrand dans sa maison d’enfance… sur une île suédoise. Elle y retrouve son voisin et ami : Niklas.
En voulant déjouer les pièges de la dépression dans laquelle elle est plongée, Inga range une dépendance de la maison et découvre un carton de vieilles photos, coupures de presses et la lettre d’une certaine LEA qui était adressée à RACHEL la grand-mère d’Inga.
La lettre est énigmatique et fait allusion au « défi au ciel d’un certain soir de crime », le style de cette lettre laisse supposé que Léa est une femme au caractère fort et volontaire.
Ainsi, l’énigme entraîne Inga à la recherche de son histoire familiale.

Ce livre est écrit à 2 voix : Inga la femme contemporaine aux prises avec des sentiments contradictoires sur sa situation de veuve, et celle de Rachel sa grand-mère qu’elle a si peu connue et qui raconte peu à peu son histoire à travers la grande histoire de la Suède lors de la première guerre mondiale.

Dans un premier temps, on choisi ce livre parce que GAIA est l’éditeur qui nous à permis de découvrir katarina Mazetti avec « le mec de la tombe d’un côté ». « Toujours avec toi » ne nous déçoit pas du choix de l’éditeur ; l’histoire est juste très prenante. L’Europe du Nord ne cesse de nous livrer des écrivains d’importance quel que soit le genre auquel ils appartiennent. Les femmes écrivent leur romance avec une subtilité bien différente de nos auteurs françaises ou anglaises. Les happy-end lorsqu’il y en a, sont moins mièvres.
Ici, Maria Ernestam écrit une histoire de quête et de reconstruction de soi et bien sûr d’amour….

Extrait : « Malgré tout, je suis heureuse ici. La Suède ne me manque pas. Je n’échangerais ce privilège contre rien au monde, et je ne renierai jamais le signe qu’il m’a été donné de voir en cette nuit que ni toi ni moi n’oublierons, et dont nous devrons endurer le souvenir pendant le restant de nos jours. Cela n’avait rien à envier aux flammes de l’enfer. Que personne ne s’avise de juger nos actes. Quelqu’un prétendrait-il que nous nous sommes substituées à Dieu ? Que nous avons usurpé le droit de condamner morts et vivants ? Il ne manquerait plus que cela, lui répondrais-je. C’est qu’on ne m’a jamais appris à me fier qu’à moi-même. Les puissances célestes devront s’y faire. Je ne regrette rien, et vous ne le devez pas non plus. »

Quand souffle le vent du nord


QUAND SOUFFLE LE VENT DU NORD
De Daniel Glattaner
Editions Grasset – 2010 – Premier roman

Emmi Rothner, jeune femme d’une trentaine d’années, « Mariée et Heureuse » souhaite rompre son abonnement auprès d’un quotidien. Elle envoie un mail de résiliation. Une erreur de frappe dans le nom : c’est Léo Leike qui reçoit le message par hasard.
Léo Leike est un homme qui approche de la quarantaine, il vient de rompre « une fois de plus » avec la même femme. Du moins vient-il de se faire plaquer une fois de plus par une femme indécise. Agacé par les deux ou trois mails de résiliation d’Emmi il l’informe de son erreur.
C’est là que tout commence : d’humour en impertinence et de botte en touche, l’échange sporadique entre ces deux êtres devient une relation virtuelle intense, omniprésente dans leur vie quotidienne. Jusqu’à ce que la séduction pose la question de LA RENCONTRE dans la vie réelle. Rencontre qu’ils ne cessent de repousser.

Daniel Glattauer a écrit un premier roman diablement intelligent sur une problématique d’aujourd’hui du « pourquoi on aime » et « comment on aime » et surtout comment « être aimé ». A l’heure où nos technologies nous permettent le tout de suite et maintenant, où l’écran nous protège et entretient nos méfiances et nos peurs … Qui sommes nous dans la vraie vie ? Comment aimer dans la vraie vie ? Quels sont les enjeux du réel ?

Oui voici un roman qui avant tout se veut un roman d’amour et qui donne à penser notre époque et nos vraies fausses solitudes ; Quel amour pour quelle raison quelle époque ? Quelle peur d’être, masque les rencontres internet ?

Comment appeler ce roman épistolaire ? Puisqu’il s’agit d’un roman de correspondances informatiques ? Pas d’inquiétude, le style est simple, clair et surtout il n’est pas écrit dans cette obscure langue sms.

A lire à tout prix : personnellement : lu en une nuit : impossible à lâcher tant que la question de la rencontre physique n’est pas éludée.

Extrait : « Non, Emmi, vous n’êtes pas n’importe qui. Si quelqu’un n’est pas n’importe qui, c’est bien vous. Et surtout pas pour moi. Vous êtes comme une deuxième voix en moi, qui m’accompagne au quotidien. Vous avez fait de mon monologue intérieur un dialogue. Vous enrichissez ma vie spirituelle. »

L'ombre de ce que nous avons été


L’OMBRE DE CE QUE NOUS AVONS ETE
De Luis SEPULVEDA
Editions Métailié

Vous n’avez pas encore goûté au nouveau Sepulveda ? Alors pas une seconde à perdre… C’est le moment !

Trois pieds nickelés à la retraite au Chili, des tontons flingueurs sans flingues sur le retour !
Du Chili ? Ils ont en connu tous les espoirs, les excès, les dictatures tous ont fait parti d’un Syndicat, d’un Comité, d’une branche politique plus ou moins durs, tous ont cru en la révolution… les voici rompus à la liberté dans le monde de la débrouille !

Ces trois là se retrouvent la veille du 16 juillet pour un « dernier coup ». Ils attendent, au cours de la nuit, sous la pluie terrible qui s’est abattue sur Santiago, dans un atelier désaffecté, que vienne « Le Spécialiste ». Il doit leur montrer la voie à suivre, donner ses instructions comme il le faisait par le passé.

Sauf que « Le Spécialiste » a la malchance de rencontrer un tourne-disque DUAL : la pure technologie de tradition germanique des années 60 (ce détail a de l’importance) ; et que cette rencontre tout à fait inopinée lui tombe littéralement sur le crâne et….
Et les trois autres compères attendent… l’inattendu !

C’est tout simplement jubilatoire ! Les dialogues sont aussi percutants qu’un scénario d’Audiard ! C’est aussi l’opportunité pour Sepulveda de parler du cheminement de son pays, de ses rêves, illusions, de tous ces chaos qui accompagnent les grandes révolutions et qui se terminent en dictature… l’humour et l’humanité du texte est un voile d’apparence sur la vérité historique et douloureuse du Chili.

Ce qui en fait un moment de lecture incontournable.

Extrait :
« - Qu’est-ce que tu sais sur ce type ?
-                                                   Rien, c’est un spécialiste, rétorqua Arancibia et il voulut savoir ce qui l’avait intimidé et empêché d’arriver jusqu’à Brigitte Bardot. Salinas prétexta d’abord une question de temps et ajouta que l’actrice était maintenant une grosse vieille réactionnaire et de mauvaise humeur qui se consacrait à l’élevage de chiens.
-                                                   C’est pas vrai. Elle est jolie, blonde, prend le soleil à poil sur une terrasse et, pour arriver jusqu’à elle, il suffit d’écarter des draps accrochés à un étendoir, répondit Arancibia.
Immuable pays de la mémoire. Intact comme un nichon de sainte Thérèse ou un film de Roger Vadim. »

La jeunesse mélancolique....


LA JEUNESSE MELANCOLIQUE ET TRES DESABUSEE D’ADOLF HITLER
De Michel FOLCO
Editions STOCK – juin 2010

« La photo d’Adolf enfant dérange parce qu’elle montre un Hitler innocent, un Adolf avant qu’il devienne Hitler. Une photo qui entraîne la question de la transformation de ce poupin à l’air candide en assassin de masse ».
Ron Rosenbaum, « Pourquoi Hitler ? »

« Se lancer dans la tentative de comprendre Hitler, de comprendre tous les processus qui ont transformé cet enfant innocent en un tueur féroce, c’est courir le risque de rendre ses crimes compréhensibles, et par conséquent, admettre la possibilité illicite d’avoir à lui pardonner. Comprendre c’est pardonner, dit l’adage. »
Ron Rosenbaum, « Pourquoi Hitler ? »
Voilà définie toute la problématique de ce livre.
Dans son précédent livre « Même le mal se fait bien », nous avions lu un épisode dans lequel Marcello Tricotin se révélait être le demi-frère du père d’Adolf Hitler, et nous croisions ce dernier : enfant. Sans le savoir Marcello Tricotin en laissant une somme d’argent assez importante à la famille Hitler influençait le destin d’Adolf… Pure spéculation comme seul Michel Folco sait élaborer…
L’humour grinçant, cynique est toujours de mise dans cet opus. Pourtant nous ne parvenons jamais à oublier qu’il s’agit de la jeunesse DU monstre du XXème siècle.
Par ailleurs c’est un livre écrit avec une très grande intelligence chaque chapitre, au demeurant assez court, est introduit d’une citation, ou d’un extrait de témoignage de l’entourage d’Hitler…
De ce fait aussi, par toutes ses spéculations (non sans fondement) Michel Folco démystifie plus qu’il ne justifie le dictateur en devenir… Le personnage est pathétique mais nous n’éprouvons ni pitié ni haine… Il s’agit juste du constat d’un pauvre type à l’égo surdimensionné et ayant bénéficié des circonstances historiques pour s’infiltrer dans les rouages d’un chaos et mettre en place un des crimes le plus abominable qu’ait connu l’humanité. Ego surdimensionné comme le sera son œuvre dominatrice et destructrice.

Il y a juste dans cette fable la démonstration d’une logique implacable : L’esprit de revanche et de ressentiment sur la destinée qu’un être humain souhaite faire sienne au mépris de l’humanité.

Michel Folco est dans ce livre sans cesse sur le fil du rasoir. Jusqu’à présent dans la grande trilogie des Tricotin, on jubilait de voir le roman mettre en place la génétique de l’injustice et de la revanche… Jubiler à la lecture de cette histoire là : impossible ! Malgré tout, c’est une tentative comme une autre d’alléger tout ce que nous avons pu lire sur le sujet et tout ce qui nous heurtait. Ni témoignage, ni essai historique : plutôt un pamphlet… Il n’en reste pas moins que ce livre là est l’un des plus dérangeants sur le sujet. A ne pas lire avec sérieux, juste avec curiosité… et pour le plaisir de retrouver Michel Folco.

Extrait : « - Sauf votre respect, monsieur le recteur, il est tout à fait injuste de me recaler à une épreuve que j’ai si brillement réussie l’année dernière ! […]
-               Regardez, monsieur le recteur, regardez bien, et dites moi si je mérite d’être recalé !
Après un petit moment, le recteur réajusta ses lorgnons, renifla, déclara :
-Vous vous fourvoyez jeune homme, ces quelques portraits confirment d’une manière patente votre manque d'aptitude […]
Les joues en feu, la mèche sur l’œil, Adolf regroupa ses travaux avec des gestes d’automate déréglé. […]
Jour après jour, argument après argument, Adolf s’ingénia à reconstruire son moral, tel un maçon lève son mur. Il finit par se persuader d’avoir été injustement évincé de l’Académie, ainsi son talent de peintre architecte n’était pas remis en cause… Si je suis un génie, il n’y a qu’un autre génie qui peut le reconnaître… et comme il n’y en avait aucun dans le jury… »

Le cuisinier


LE CUISINIER
De Martin Suter – Editions Christian Bourgeois – 2010

Peut-on encore présenter Martin Suter auteur d’ »un ami parfait », « Small world », « Lila Lila » et encore « le dernier des Weynfeldt ».
Avec sa capacité inouïe de s’immerger dans le sujet qu’il choisi d’aborder, Martin Suter nous plonge dans les hautes sphères de la gastronomie cuisine nouvelle… Sur fonds d’immigration clandestine d’un sri lankais en suisse, et de crise financière mondiale.

Maravan est réfugié Tamoul. Il n’a pas encore son titre de séjour.  Il est « petite main » dans un grand restaurant « cuisine nouvelle » de Zurich dans lequel se retrouvent banquiers et hauts-fonctionnaires.

Au Sri Lanka, il est déjà cuisinier. Dans son nouveau pays, Maravan s’essaie chaque soir à des expériences culinaires. Il mêle le savoir ancestral de la cuisine que lui a légué sa grand-mère dans l’art de doser les épices et les parfums à une cuisine très avant-gardiste : la cuisine moléculaire.
Tel un alchimiste il compose des plats d’une saveur nouvelle, inégalée et aux conséquences aussi surprenantes qu’involontaires : sa cuisine est réellement aphrodisiaque… Ce don lui est révélé par Andréa la femme qu’il aime en secret.
Il l’invite à l’un de ses repas… et la soirée trouve son apothéose dans la sensualité de leur corps. Ce qui n’aurait jamais dû arriver !!!! Ce qui n’aurait jamais pu avoir lieu puisqu’Andréa est homosexuelle.

Ces deux égarés de Zurich s’associent pour créer une entreprise d’un genre nouveau : la cuisine érotique à domicile pour les couples en difficultés en leur proposant le « love menu ».  L’entreprise est un succès.
Si de par sa culture Andréa n’éprouve aucun scrupule ; Maravan de par la sienne en a. La réalité complexe et politique de son pays le rattrape. L’exil l’a pris en otage et la crise financière mondiale provoque des évènements que sa naïveté n’aurait pu prévoir encore moins y faire face.

Sous couvert d’une histoire à l’intrigue semi-sulfureuse, Martin Suter nous informe sur la réalité d’un pays. Ce n’est pas seulement prétexte à parler d’un pays qu’il connaît bien le Sri Lanka ; mais aussi une façon de décrypter le monde consumériste et purement matériel dans lequel nous vivons. Suter brosse des portraits vivaces et intransigeants à travers la crise : Il s’agit bien de savoir à qui nous avons à faire et qui nous appauvrit (au sens propre comme au figuré). Très surprenant néanmoins par l’humour qui se dégage de ce roman avec un bonus :
une annexe dans laquelle nous retrouvons les recettes de Maravan !

Extrait : « La plupart étaient des couples ayant dépassé la quarantaine et évoluant à des niveaux de revenus qui leur permettaient aussi bien d’avoir ce genre de problèmes que de les régler par une thérapie. Maravan découvrit tout d’un coup en profondeur une catégorie de la société avec laquelle il n’était encore jamais entré en contact, sinon à grande distance, lorsqu’il cuisinait dans l’hôtellerie de luxe au sud de l’Inde et au Sri Lanka. Il entrait dans des appartements et dans des maisons dont chaque chaise ou chaque robinet aurait pu couvrir pour plusieurs mois les besoins financiers de sa famille au pays. Il évoluait dans leurs cuisines comme un initié et se sentait pourtant comme un passager clandestin dans des vaisseaux spatiaux pilotés par des extraterrestres. »

Les Nuits Blondes


LES NUITS BLONDES – GRAMERCY 5
De Eve SCAVO
Editions STOCK – 2010

04 Août 1962 – Une bourgade de province dans le Sud-ouest de la France. Annabella et Claire.
Claire est l’aînée, elle veille sur sa fragile jeune sœur Annabella. Toutes deux on reprit le salon de coiffure « Gina » créé par leur mère Giselle il y a quelques années. Gisèle est morte de tristesse, de chagrin et d’alcool depuis 4 ans.

Annabella est spéciale : non seulement elle a un physique de femme fatale, mais elle semble vivre dans un univers parallèle. Elle s’identifie totalement à la future star internationale qu’elle pense devenir… Son modèle, sa sœur de combat et de cœur c’est Marylin Monroe.

Seulement le 04 Août 1962, Claire prend le risque de laisser sa jeune sœur deux jours seule au salon… Sans se douter que dans la nuit du 04 ou 05 août 1962 il y aura un drame : la mort de Marylin Monroe.
Comment Annabella peut supporter la mort de son modèle sans l’assimiler à sa propre mort ?
Débutent de longues nuits d’insomnies, de longues nuits blondes et obscures ou le réel échappe ; et durant lesquelles ressurgissent des mystères et des secrets trop bien gardés par les morts mais pas suffisamment par les vivants…
Les nuits blondes : c’est la descente aux enfers d’une jeune femme psychotique.

Par ailleurs, ce roman, comme souvent dans le roman contemporain, est un roman polyphonique : Il y a la voix de Claire, d’Annabella  et celle de Marylin. Sans doute la voix qu’entend Annabella.
Eve Scavo rend justice à l’actrice dans quelques lettres qu’elle lui attribue à titre posthume… dans lesquelles apparaissent les failles, le mal de l’enfance.

Si la trame de l’intrigue n’est pas sans rappeler le célèbre film « L’été meurtrier » de Jean Becker (1983) avec Isabelle Adjani ; il n’en reste pas moins que ce récit est prenant, triste, périlleux : excellent.

Extrait : Lettre imaginaire de Marylin à Arthur Miller « Lorsque tu as compris que tu ne pouvais plus rien pour moi, j’ai été soulagée et triste à la fois. Quelques mois plus tard, on m’a bouclée dans une cellule capitonnée. Et encore quelques mois plus tard, on a refermé mon cercueil. Ma dépouille portait la perruque de Roslyn. (l’Héroïne qu’elle incarnait dans Misfits ndlr)».

PRODIGIEUSES CREATURES


PRODIGIEUSES CREATURES
De Tracy CHEVALIER Editions Quai Voltaire – 2010

Mary Anning et Miss Elisabeth Philpot – Monmouth Beach – Ville de Lyme – Morley Cottage - England.

Miss Elisabeth Philpot subi avec ses deux autres sœurs le destin de toutes femmes célibataires dont le père est décédé. En effet, au XIXème siècle en Angleterre, seuls les hommes héritent. Ainsi, le frère reprend le domaine familial avec son épouse et installe ses trois en les dotant d’une petite rente, assez loin de lui, à Morley Cottage ville de Lyme.

Miss Elisabeth parcours la plage et devient « chasseur de fossiles », Monmouth Beach offre de beaux spécimens à la collectionneuse. Ainsi sur cette plage, elle rencontre une jeune fille appartenant à la classe pauvre locale, experte en fossiles qu’elle revend aux touristes. Une amitié toute en finesse, délicate et respectueuse s’installe entre elles. Jusqu’au jour au Mary Anning fait une découverte extraordinaire d’un spécimen inconnu qu’elle imagine être un crocodile. De recherches en questions il s’avère qu’il s’agit d’une espèce disparue depuis des millénaires. Ainsi Mary Anning ne cessera de découvrir des espèces inconnues de tous, mais alimentant la théorie naissante de Darwin. Ce roman se lit comme de longues promenades sur la plage… absolument romantique et désuet ; une amitié féminine au sein de laquelle les hommes et la séduction ne sont pas exclus.

Une force d’évocation magnifique qui n’est pas sans rappeler Jane Austen.
A la fin de ce livre nous découvrons qui fut la vraie Mary Anning.

Tracy Chevalier nous accompagne de son incontestable talent lors de ses promenades littéraires à travers les siècles…
Un sublime moment de littérature que nous offre l’auteur de « La jeune fille à la perle ».

Extrait :
« - Comment pouvez-vous aimer à ce point de simples pierres ? avait-un jour demandé une nouvelle amie que Margaret avait ramenée des Salons.
- Ce ne sont pas que des pierres, avais-je tenté d’expliquer. Ce sont des corps qui se sont changés en  pierre, les corps de créatures qui vivaient il y a très longtemps. Lorsqu’on les trouve, c’est la première fois qu’ils s’offrent à la vue depuis des milliers d’années.
- Mais c’est horrible ! »

Fais de beaux rêves


FAIS DE BEAUX REVES
De Pierre LAGIER – Buchet Chastel - 2010

C’est un matin gris. Pierre relève son courrier. Il reconnaît l’écriture sur l’enveloppe. Aux prises d’émotions contradictoires, il décachette et lit avidement cette lettre : la première d’une série : c’est une lettre postée de veille de Louis son grand-père.
Louis est décédé depuis quelques années.

Quel mystère dans cette missive ?

C’est à date précise que chacune des lettres de Louis parvient à Pierre. Dans chacune un souvenir une anecdote, une question, une invitation sur le chemin du sens… Le vieil homme termine son courrier par une formule qui n’est pas anodine : « fais de beaux rêves » - Louis.

Troublé, Pierre essaie de comprendre ces lettres d’outre tombe… Il enquête cherche, découvre une piste qui l’emmène aux portes d’une librairie et le dépose aux portes du cœur d’une libraire.

Quel joli livre que ce sixième roman. Un peu conte, un peu récit, très enchanteur…
Enfin un très bel instant d’écriture sur le sens de sa vie, sur le destin à accomplir…


Extrait : « Son départ avait été, pour lui, une délivrance. Je n’avais donc pas pleuré. Quand on aime c’est à l’autre que l’on pense, pas à soi. Je perdais un complice qui, alors que la mort déjà alourdissait ses paupières, avait posé sa main sur la mienne et, dans un ultime effort, l’avait serrée. J’éprouve encore sur ma peau l’empreinte de ses doigts, la sensation de cette douce pression comme un don immatériel et secret. »